Le QG de la Death était en effervescence depuis l'annonce faite par Toren. Tous étaient sur le pied de guerre, et il commençait réellement à devenir difficile de compter les allées et venues des hommes en noir. C'était ainsi qu'on pouvait les définir, de part la grosse armure noir qu'ils portaient. Ces guerriers étaient annonciateur de mort, ils se devaient d'être les plus intimidants, les plus effrayants possible, D'ailleurs, personne ne pouvait deviné que ces types là étaient des humains, cela faisait parti de la mise en scène provoquée par leur nouvelle tenue vestimentaire. Et le plus singulier restait encore le bruit de leur respiration lorsqu'ils portaient leur casque. Un bruit qui glaçait le sang, une respiration profonde, lente, mais instante par l'effet amplificateur du masque à gaz ancré dans le casque. Ils étaient semblable à des spectres, les spectres de la mort. Et cela leur donnait une assurance véhémente, liée au charisme qu'ils dégageaient à l'égard des autres. Ils n'avaient peur de rien lorsqu'ils portaient tout leur attirail. C'était aux autres d'avoir peur d'eux.

Les évènements récents se déroulant sur la Roue avait forgé un caractère nouveau à Daris. Et bien qu'à cause de son rôle, il se devait d'esquiver tout contact avec des républicains, il n'avait qu'une envie, celle d'en démordre avec une poignée de zombies aux trousses, sur une gigantesque station spatiale. Kalan tirait cependant une grande utilité de ce virus. Cela lui octroyait une bonne diversion pour pouvoir s'occuper de ses ennemis. D'un côté, la République le laisserait tranquille, car trop occupée à secourir d'éventuels survivants à carnage incessant ainsi qu'à reprendre le contrôle définitif de la station. D'un autre, il espérait que le Consulat en profite pour tenter quelque chose contre la République, en essayant de prendre le contrôle de la Roue par exemple. Ce n'était pas évident de penser comme un arkanien. Cela ne pouvait se passer comme ça en réalité, il fallait juste espérer que Umbara serait un peu vidé de sa Légion. Car oui ! La destination qu'avait choisi Kalan se révélait être l'une des pires planètes à vouloir attaquer, en particulier avec un si petit groupe.

Mais l'ancien soldat pensait déjà aux perspectives d'avenir, au moment où il devra se mettre à recruter pour emplir les rangs de son groupe. Il savait en revanche que si la Death Guard parvenait à accomplir ses résolutions, elle rencontrerait un large succès. Tout n'était qu'une question de notoriété, mais aussi de cran. Ces hommes en avaient à revendre. Kalan connaissait parfaitement les mœurs de beaucoup d'êtres-vivants. Ils étaient comme lui, ils éprouvaient une haine commune pour les utilisateurs de la Force. Les instigateurs du chaos comme il l'aurait dit. Il ne fallait pas être vraiment intelligent pour comprendre que beaucoup de problèmes, de conflits, étaient dû à la présence seul des ces êtres là. Si la Force ne s'était jamais manifesté, peut-être que la galaxie aurait connu une ère de paix durable. Or ce n'était pas le cas actuellement, tant qu'il y aurait des adversaires mutuelles dans les deux camps, la guerre ne cessera jamais. Les relations n'évolueraient jamais entre Jedi et Sith. Pourtant ils auraient dû avec le temps, personne ne devait se souvenir de la raison pour laquelle deux banches étaient apparues. Ils ne voulaient pas aller de l'avant tout simplement.

Dans son coin, Kalan faisait mijoté les choses dans sa tête. Ce la était vraiment curieux pour lui, il pensa que cela faisait vraiment très long qu'il ne s'était pas accordé un moment de réflexion à lui tout seul, il s'était toujours contenter de ce que l'administration lui ordonnait. Désormais, il avait de grandes responsabilités au sein de son équipe. C'était la vie de ses hommes qu'il tenait entre ses mains. Puis il repensa à ce qu'il comptait faire. Chose très compliqué. Il savait pertinemment que lui et ses hommes n'allaient pas devenir des monstres sans cœur en un instant. Il devait leur demander conseil et avis avant chaque choix décisif de la Death Guard. "L'union fait la force" aurait-on dit, il devait y avoir une grande cohésion des esprits entre chaque membres du groupe. Kalan opta donc pour une dernière réunion d'urgence, histoire de faire le point avec tous, d'écouter les idées, les suggestions et les remarques de chacun. Il prit son Com-link et appuya sur le bouton rouge en bas à droite, un petit joujoux que l'ingénieur avait ajouté sur chacun des Com-link, pour pouvoir alerter d'un problème à l'aide d'un petit bip sonore.

Blood, de son nouveau pseudonyme, qui ressemblait étroitement à son ancienne identité de combattant, rejoignit le hall principal où tous devaient le joindre après avoir reçu l'alerte. Ce fut le cas après une à deux minutes. Kalan prit place dans un siège, suivit par ses frères d'armes. Un silence intense pesa alors sur la tablée. Il était tous là à s'échanger des regards vifs, essayant de briser cette atmosphère, mais aussitôt se ravisant et attendant sagement que le chef veuille bien s'exprimer. Il le fit. Il était de son devoir de s'exprimer sur ce qui allait se passer, et sur l'opinion de ceux qui allaient comprendre à ses côtés, ou plutôt remplir les objectifs de cette mission à péril. Il aurait été fou de se lancer corps et âme dans ce périple sans discuter des conditions avec ses hommes lors d'un briefing. Il toussota brièvement, cela ne serait certainement pas si facile que ça de discuter de choses si horribles sorti de la bouche d'un soldat Républicain, mais la mentalité devait changer en étant un Death Guard.

« Je vous ai réuni ici pour parler de choses et d'autres. »

Il se frotta le crâne avec la main droite puis dit.

« C'est un choix que nous avons tous décider d'accepter... En entrant dans cette unité. Nous ne sommes plus des républicains à part entière, et devons nous comporter comme tel désormais. Ce que nous allons faire ne fera pas de nous des héros, des hommes. Non... Ce que nous allons faire nécessite de notre part un engagement total, et surtout une abstraction de ce que nous étions avant. Je sais que c'est très dur. Nous sommes tous ici présent des pères et des maris. Cependant, il faudra oublié cela. Comme je l'ai souvent dit, la famille est l'ultime motivation lorsque l'on ne sait quoi faire, or... Nous savons ce que nous avons à faire... »
« On va vraiment attaquer une académie ? »
« Des académies pour être exact. »
« Je sais pas, c'est bizarre quoi. On va pas se mettre à tuer des enfants quand même ?! »

Certains acquiésèrent vis à vis des propos de leur camarade.

« Ce n'est pas être humain que de se mettre à massacrer des enfants... »
« Je suis d'accord avec vous. Mais avons-nous réellement le choix ? Et puis dites-vous qu'il n'y aura pas que des apprentis là-bas. Il y aura aussi des seigneurs Sith, ce qui mène l'administration de la Légion. Et de toute façon, ils forment des enfants à devenir des assassins en puissance, ce serait rendre service si on arrêtait ces monstres avant qu'ils ne le deviennent vraiment... Je vous comprendrais si vous vous mettiez à hésiter de nos décisions, soyez sans crainte, moi aussi je serais pris de doutes... »
« On est prêt à le faire dans ce cas ! »

Tous firent un signe de la tête positif.

« Bien. Préparez-vous, nous partons dans la soirée ! »

Ils quittèrent leurs fauteuils dans un bruit de déplacement.

« Attendez ! » dit-il à l'encontre du bricoleur.
« Ouais ? »
« Faudrait qu'on parle du matériel que nous allons utilisé. Comme on peut le comprendre, Umbara va être une planète difficile à accoster, encore moins pour poser des bombes dans des académies pleines de Sith. »
« Ne vous inquiétez pas pour ça. J'ai eu le temps de réfléchir et de penser à différente approche. On peut essayer avec un vaisseau cargo, mais pas sûr que notre approche soit réellement la plus discrète. Oou encore on peut utiliser un camouflage optique j'ai spécialement conçu pour l'unité ! »

Il parut sceptique sur cette idée.

« C'est vrai que de nos jours, on fait plus gaffe aux petits vaisseaux plutôt qu'aux gros croiseurs sur-armés. Sinon... Camouflage tu dis... Tu es certain que ton bidule fonctionne correctement ? »
« Ouais, ça roule ! On devrait passé inaperçu au niveau des scanners et des radars, mais bon, à l’œil on se fera avoir. Mon dispositif ne fonctionne qu'une fois sur deux d'après les tests que j'ai fait. Mais dès que ça marche, le vaisseau sera totalement invisible à l’œil nu. Effet garantie ! »
« J'espère que ça nous suffira, parce que quand on devra lever le pied, on aura un armada au cul. »
« C'est un risque qu'il faut prendre. Si on reste le plus naturel possible, tout ira pour le mieux. »

Sauf qu'il ne devait pas se rendre compte qu'il jouait avec la vie de tous les hommes de l'équipe.

« Et pour l’invisibilité ? T'as un modèle pour un individu. Je sais pas, tu fais des trucs bizarres des fois ! »
«C'est étrange que vous en parlez... Je fais encore quelques tests, c'est tout nouveau vous savez. Un appareil comme ça n'existe pas encore, du moins, s'il existait, son créateur n'en a pas encore fait part. Ça devrait nous rendre entièrement invisible à l’œil nu. Mais pareille, je suis pas sûr que ça marche à cent pour-cent, et dans tous les cas de figure. »
« On va donc être tes cobayes... »

Il se leva de son siège et se dirigea vers la sortie avant de lancer d'un ton ironique.

« Super ! »

Le soir-même, une fois que tous furent à bord du Ebon Hawk, le vaisseau se mit alors en route vers Umbara, la planète des Sith.

Il repensa à ses deux filles, celles qu'il chérissait le plus dans cette galaxie, et qui devaient faire le deuil de sa mort factice. Kalan se demanda si cela en valait réellement la peine, d'avoir choisi de quitter à jamais ce qu'il adorait par dessus tout. Il observa alors ses hommes, tous étaient pensifs, chacun devait penser à sa famille à l'heure qu'il était. Cela allait être toujours comme ça, un dernier moment de souvenirs et de sentiments, avant de passer aux choses sérieux durant la mission. C'était le bref instant où ils redevenaient des êtres humains. Mais pourquoi dire cela enfaite ? Ils n'avaient rien fait pour justifier que leur conscience fut en quelques façons troublés par des images horrifiques. Kalan ramassa son arme et la posa sur ses jambes pour vérifier une dernière fois son fonctionnement. Lorsqu'ils avaient quitté la bannière de la République, ils avaient laissé tout leur ancien équipement derrière eux, pour se trouver de tous nouveaux gadgets. Un matériel fait sur mesure, bien entendu, spécialement conçu pour eux par un armurier, unique en somme. Cela devait les rendre beaucoup plus performant, et notamment l'armure noir qu'ils portaient, et qui devaient leur offrir protection et une certaine agilité qu'ils n'avaient pas avec leur armure républicaine.

« Bon ! On va faire un dernier test des ajouts que j'ai fait à l'ensemble de nos armures... »

Ils étaient tous là dans la salle, l'instant d'après il n'y avait plus personne. Ce camouflage optique semblait fonctionnait à la perfection, du moins, on n'en connaissait pas encore les défauts. Kalan ne voyait personne de ses propres yeux, et dû activer un capteur, positionné sur la même fréquence qu'exprimer le dispositif d'invisibilité, pour repérer ses homme. Désormais, il ne voyait que des masses violettes à la forme humaine. Autant dire qu'il serait impossible pour eux d'utiliser cet appareil sans leur casque, qui devenait indispensable en équipe. En revanche, il n'était pas certifié que cela fonctionne sans une armure complète, après tout, l'ingénieur, comme il l'appelait, n'était pas réellement ingénieur. Puis tous désactivèrent le module qui les fit réapparaître. L'ingénieur avait fait du bon boulot, et ils le félicitèrent pour ça. Finalement, cette mission presque suicide vers Umbara commençait à prendre des tournures de simplicité. Ils oubliaient peu à peu la peur de se faire avoir par une dizaine d'utilisateurs de la Force, tous plus psychopathe les uns que les autres. Et plus personne n'avait le besoin de faire marche arrière. La Death Guard serait une équipe fantomatique au sens premier du terme.

« Beau travail... »
« Y a pas de quoi Chef ! »

L'atmosphère qui régnait à bord était tout de même tendue. Le vaisseau s'approchait dangereusement de la planète de l'obscurité, prison du mal, domaine du chaos et de la cruauté. Tous espéraient alors que le dispositif de camouflage du vaisseau fonctionne lui. Au pire, ils savaient que même si l'appareil restait visible à l’œil nu, il serait indétectable sur quelconque radar, c'était un bon point. Il fallait juste trouver une ouverture au pilote pour trouver un point faible dans la structure de défense et de contrôle de la planète. Et le pilote la remarqua rapidement. Une zone survolait moins fréquemment que les autres par les appareils de la Légion Sith. L'endroit parfait pour ne pas se faire remarquer par des scanners d'appareils volants, il fallait juste être chanceux pour ne pas tomber sur une patrouille de contrôle aérien. A l'arrière, Kalan décida de donner les dernières directives à ses hommes avant d'être déposer en enfer. En bas, il devait couper tout contact radio pour ne pas se faire repérer à la longue. Il se leva et contempla ses hommes une dernière fois sans son casque, puis le remit. Et de sa voix presque robotique annonça :

« Nous formerons trois équipes de quatre. Chaque équipe aura une académie à viser, et un lot de bombes pour tout faire péter. Faites gaffes, les bombes sont lourdes, et mettent du temps à s'armer, mais dites-vous qu'une seule d'elle peu causer pas mal de dégâts si elle est bien placer, et sans l'aide de ses sœurettes. Nous ne sommes pas ici pour tuer des gens, nous sommes ici pour déstabiliser la Légion, quoi de mieux que de briser ses infrastructures. Les morts ne seront que des dommages collatéraux, et de quoi appuyer notre action. Le camouflage peut dissimuler tout ce que nous tenons sur nous, en théorie du moins. Trois d'entre nous resterons à bord du vaisseau, pour venir nous récupérer en quatrième vitesse une fois que les objectifs seront accomplis. »
« Combien de bombes ? »
« Trois par groupe. Choisissez bien des points qui permettraient un affaiblissement de la structure, voir une destruction immédiate de la bâtisse. Il faudra faire ça rapidement et dans la discrétion. La question que je me pose dès lors, c'est de savoir ce que vous serez prêt à faire si vous vous fessiez avoir d'une quelconque façon... »
« J'me ferais sauté avec ! Ca serait un sacrifice pour une bonne cause... »
« Je ne vous oblige pas à le faire. Si vous échouiez dans votre mission, et que vous vous sacrifiez, vous aurez toujours la même estime pour chacun de nous. Celle de grands soldats... Bien, je pense qu'on va bientôt entrer dans l'atmosphère de Umbara... Accrochez-vous. »

Le vaisseau reçut aussitôt une violente secousse, puis des échos qui s’estompèrent au fur et à mesure que l'appareil traversait le ciel de Umbara. La chance avait été avec eux alors que le dispositif brouillé tous signaux qu'émettaient l'Ebon Hawk. Aucun vaisseau à l'horizon pour les repérer. Leur approche tendait à être parfaite. Le vaisseau réussit à se poser à la surface, dans un coin assez dégagé. Alors que la rampe s'abaissait à peine, toute l’équipe était déjà entrain de passer le sas pour sortir du vaisseau. Puis ils se dispersèrent chacun de leur côté. Le silence radio était d'ordre. Kalan portait une des bombes de son groupe sur son dos. Cela le dérangeait à peine, il avait eu le temps de s'exercer à porter d'imposante charger lorsqu'il était encore à l'armée. Il savait en revanche, s'il avait à se mettre à couvert, il aurait quelques difficultés à se déplacer rapidement. Kalan sentait que l'air était vraiment très lourd, surchargé d'une énergie complètement négative. Il regarda l'ingénieur, dont les membres tremblaient par moment, cette planète était maudite.

L'air semblait être parcouru d'une tension électrique, tel le calme avant la tempête. Kalan avait le cerveau en ébullition, et imaginait les pires scénarios qui pourraient se produire dès lors. Depuis qu'ils avaient posé le pied sur cette planète de malheur, ils avaient de quoi ressentir un frisson continu à chacun de leur pas. Leur chef avait d'ailleurs comme un mauvais pressentiment sur leur avenir. Il se contenta cependant d'avancer, menant alors les trois hommes qui le suivraient jusqu'à la mort si nécessaire. Durant leur chemin, la nuit noir semblait leur offrir une couverture idéale, en plus de leur camouflage optique. C'était le commando parfait pour "casser du Sith". Toren redoutait cependant le moment où ils tomberaient nez à nez avec des Sith. Avec un peu de chance, ce serait des non-utilisateurs de la Force, et donc des cibles plus faciles à éliminer. Ce fut le cas, une patrouille passa non loin d'eux, et l'équipe s'immobilisa à l’abri, voyant alors le cortège passait dans un bruit de pas. Il était inutile de se lancer dans un affrontement qui alertait les coins en moins de deux. Une fois ladite patrouille assez éloigné, ils reprirent leur route en direction d'une académie non loin.

Son cœur battait la chamade à mesure qu'il s'avançait dans un brouillard mentale qui obstruait ses sens. Il n'arrivait pas à penser à autre chose qu'à des visions d'horreurs, des mémoires cauchemardesques. Bientôt il fut prit de nausée, mais se résigna à continuer, pour montrer l'exemple à ses frères d'armes. Tous devaient se sentir mal, cela n'était pas du tout le genre d'ambiance glauque que l'on retrouvait sur Coruscant. La belle Coruscant qui était bien loin d'ailleurs. Les nombreuses patrouilles ne facilitèrent pas vraiment les choses, et l’escouade devait à de nombreuses reprises faire demi-tour, s'arrêter, sauter à terre, pour éviter de se faire repérer par l'ennemi. Il ne fallait pas être dupe pour comprendre que cette mission tendait à être impossible, et Kalan repensa aux deux autres vétérans de la Death Guard, Egan et Morten, qui l'avaient prévenu, bien avant, de la dangerosité hors-norme du périple. Ce n'était pas par irrespect qu'il avait fait l'opposé de leurs opinions, au contraire, il avait un grand respect pour eux, et cela devait être mutuel avec le temps qu'ils avaient passé côté à côté. Mais il était vrai que ces deux là pouvaient devenir vraiment agaçant lorsqu'ils le souhaitaient.

Il y avait toujours des divergences dans une équipe, et cela amenait aussi un renforcement de l'union déjà établi, paradoxalement. Kalan avait cru bon de laisser Egan et Morten dans le vaisseau, avec le pilote, histoire de calmer un peu leurs nerfs. Bien qu'ils étaient de bon élément, quelqu'un devait assuré l'arrière de l'unité entière, et dans la Death Guard, on abandonnait jamais personne. Kalan fit alors interrompre la course de ses hommes pour reprendre un peu leur souffle. L'académie qu'ils avaient choisi n'était même pas à cinquante mètres devant. En vue, quelques personnes qui passaient par là, mais rien de conséquent pour pouvoir arrêter quatre hommes lourdement armés et protégés, et munis d'explosifs extrêmement sensibles. Autant dire qu'il fallait être fou pour avoir voulu porter un tel engin dans son dos, bombe qui pouvait exploser au moindre choc trop brutal. Toren observa en silence les allées et venues devant eux, levant la main en l'air pour signaler à ses soldats de ne pas faire de gestes brusques, puis entrevit une ouverture. Ils se précipitèrent alors dans le silence de la nuit en direction de l'imposante bâtisse. L'air devenait réellement perturbante pour les sensations que ressentaient chacun des coruscantis.

Ils se retrouvèrent à l'arrière de l'infrastructure, dans la pénombre évidemment. Désormais, leur seul but était d'y entrer. Et cela était forcément très compliqué vu l'état des gardes présents. On comptait six individus. Deux d'entre eux, d'après leurs tenues vestimentaires, composées de bures noires, devaient être ce qu'on appelait des Sith à la base, les autres étaient des soldats. Il était temps de trouver une bonne diversion. Kalan se mit à réfléchir; au bout de quelques minutes, un plan se mit à se dessiner dans sa tête, un plan assez farfelue en réalité. Il y avait au moins une chance sur trois que cela fonctionne, et encore, le résultat n'était pas totalement garantie. Pourtant, il fallait tenté le tout pour le temps. Kalan s'éloigna de la position, et arracha un détonateur thermique à sa ceinture. Il savait qu'il allait regretter son geste lorsque tout une bande de Sith sortiraient en hurlant pour détruire toutes formes de vie hostile. Autant dire que tous seraient bien dans la mouise à cause de cela. Une difficulté supplémentaire qu'ils auraient à appréhender s'ils voulaient réussir à passer la porte. Il pressa le bouton et sut qu'il ne pouvait plus faire marche arrière dès à présent.

L'explosion retentit et brisa le silence paisible d'une nuit au cœur des ténèbres. Les gardes furent surpris, et se précipitèrent vers les lieux de l'explosion, suivis par la suite d'autres forces de sécurité, comptant presque autant d'utilisateurs de la Force que de soldats. Quatre soldats restèrent pour sécuriser l'entrée tandis que les autres allaient recherché toutes traces hostiles dans les environs. Kalan revint près des hommes, en évitant de se faire remarquer, puis après avoir attendu lors d'une dernière seconde d'hésitation, lança un assaut discret envers l'entrée arrière. Cela ne se déroula pas comme prévu en réalité. Alors que l'escouade avançait vers les gardes, ces derniers les regardèrent avec stupéfaction. Inutile de vous préciser que les armures étaient munis de camouflages optiques... Les soldats Sith semblaient bien les voir pourtant. Kalan n'avait qu'une envie dès lors, étriper ce sale ingénieur. Son appareil ne fonctionnait même pas en réalité. Ils se résignèrent donc à ouvrir le feu sur les gardes avant que ces derniers ne pensèrent à le faire avant eux. En un instant, ils furent à terre, et laissèrent la Death Guard pénétrait les lieux.

Du sang chaud coulait ses narines, mais aussi de ses oreilles. Il avait la tête qui tournait, et ressentait une vive envie de vomir sur le champ. Son seul problème, malgré les nombreuses crampes qu'il pouvait ressentir, c'était qu'il ne pouvait plus bouger ses membres. Il ne comprit pas pourquoi, mais avait déjà beaucoup de mal à ouvrir ses yeux. Il les entrouvrit après un long acharnement et fut ébloui d'une lumière intense. Kalan sentit l'air enrichie en obscurité. Un mal de crâne lui rappela une douleur ancienne qu'il avait senti lors d'anciens combats. Lorsqu'il s'habitua finalement à la lumière, il put à nouveau entendre de ses propres oreilles. Cependant, ses sens étaient encore bien engourdis. Il tenta de relever la tête mais sa nuque lui fit plisser les yeux., un léger craquement vira en une forte douleur brûlante. Il aperçut alors des corps inertes sur le sol. Pas n'importe lesquels. Ces armures noires... C'était ses hommes ! Mais que c'était-il passé ?! l'ancien soldat de la République entendit alors un rire glaciale qui le fit frissonné de tout son être. Il chercha du regard la source d'un tel vacarme et observa alors la présence d'un homme vêtu de noir, et portant une capuche. Cela ne pouvait être qu'un cauchemar ! Et alors qu'il essayait d'entrevoir dans quel état il était, il s'aperçut qu'il lévitait au-dessus du sol, les bras tendues horizontalement.

« Vous avez vraiment cru un seul instant que vous arriveriez à pénétrer dans ce lieu si sacré ? »
« Argh... Ma tête ! » cracha t-il dans une expiration de sang.
« Ahahahahahahahaha ! Bien sûr que vous avez mal ! J'ai fait subir mille tortures aux autres avant vous. Ce fut très jouissif... Je peux dire que ce fut une chance pour vous de tomber sur moi. Mes autres camarades vous aurez tué sans attendre. Aucun plaisir à tirer... Ahahahaha ! »
« Qu'est-ce que vous me voulez ! » cria t-il dans un gémissement de douleur.
« Savoir qui t'envoie serait une bonne chose déjà... Si tu me le disais, ça m'éviterait d'entrer dans ton crâne pour y percer tous tes secrets, et comme j'ai pas envie que tu meurs trop vite... Ahahahahahahah !»

Il fallait réellement qu'un miracle arrive pour qu'il puisse se sortir de ce mauvais. Or, il sentait déjà ses forces le quittaient peu à peu.

Il arrivait des fois qu'on fasse des choix. Certains d'entre eux étaient banals, n'exigeaient pas qu'on y réfléchisse à deux fois avant de les emprunter. D'autres au contraire étaient cruciaux, et déterminaient ce qui faisait de nous des êtres de raisons et de sentiments complètement distincts au fond. Il ne fallait pas se le cacher, la vie était après tout une grande décision à elle seul, et peu nombreux étaient prêt à la dresser totalement. Et puis il y avait toujours cette recherche éternelle des objets de convoitise, des biens irréels, et la quête d'une vérité qui ne pourrait exister. Fallait-il être réellement prêt au sacrifice, à s'en brûler les doigts, en en démordre, pour pouvoir toucher de près comme de loin à cette forme indescriptible, peut-être inexistante. Tel le volatile qui s'en brûlait les ailes à s'approcher trop près du soleil, Daris avait fini par prendre le feu sans protection, et s'y était perdu, consumé par un tourment sans précédent. Il avait échoué, perdu tout en un bref instant, au nom de valeur qu'il chérissait auparavant. Il n'avait plus l'âme du combattant à ce moment là, il ne se sentait plus de combattre.

Bien sûr qu'il avait survécu de nombreuses fois au pire des blessures, mais cette fois-ci, cela était très différent. Il n'était pas question de lâcheté, Daris ne s'avouerait jamais vécu, mais dans ce genre de conditions, avancer n'aurait service à rien d'exceptionnel. Cela tendait à être en opposition avec la devise qu'il avait prôné des années durant, mais la solitude dû à la mort de ses frères d'armes, et surtout l'atmosphère glacialement pompeuse et obscure, faisait que tout espoir en lui semblait se volatiliser en même temps qu'il cherchait à mettre au point plusieurs tentatives pour survivre à cette enfer. Daris était dégoûté d'entendre ces Sith le narguait, lui, le tueur ! Non ! L'éventreur ! Il était plaisant de repenser à cette vieille citation, "tout ce qui ne te tues pas te rends plus fort", c'était bien beau d'annoncer cela, mais lorsque on le vivait pleinement, on se rendait vite compte que ce qui ne nous tuait pas ne faisait que nous laisser quelques secondes de répits avant de trépasser pour un autre monde.

Et ces Sith là continuaient à le narguer, sachant même qu'il était toujours en vie. Ils mettaient à jour leur plan, tandis que de son côté, l'ancien soldat de la République gisait sur le sol, ne pouvant plus rien faire de ses membres. La paralysie le prenait, ce n'était que ça, il n'avait pas besoin de ressentir la peur à ce moment même alors que tout semblait perdu. Tous avaient péri dans un élan sanglant. Daris le savait bien, il n'avait pas à écouter ces deux hommes, tous ce qu'ils osaient dire sur son équipe, et sur sa propre personne. Rien que des mensonges. Ils se croyaient supérieur, mais n'avaient rien dans le ventre lorsqu'ils étaient seul. Cette planète grouillait de leur petits camarades, heureusement qu'ils avaient arrêté la menace de la Death Guard, sinon ces derniers auraient pu en rire des années. Ce n'était qu'une bande d'incapable, pas prêt à prendre des initiatives d'eux-même. Des lâches ! Au fond de lui, Vel savait que ces hommes n'avaient jamais trahi, c'était comme ça, gravait dans son cœur au fer rouge, il valait mieux mourir que de parler, et c'était sûremment ce qui était arrivé.

La douleur le reprenait subitement, il serra les dents pour ne plus sentir les flots de sang pourpre lui coulait sur le couleur. Sa tête tournée, tout était confus, mais il comprenait distinctement les paroles des deux Sith. Il était question d'une arme appelée Dartrion, capable de pulvériser cette planète. Qu'est-ce que cela pouvait bien être ? Une chose était cependant très clair, le sort de Daris était scellé, il périrait dans la destruction d'Umbara. Il se dit qu'il aurait peut-être mieux fait de dire un dernier arevoir à ses deux filles. Elles qui le croyaient mort, il allait véritablement l'être. Il ne serait pourtant pas une grosse perte, même pas un exemple d’exacerbation des valeurs démocratiques. Non... Il ne serait rien. Même son corps ne pourrait être identifié. Cependant, il savait que si il mourrait, on garderait l'image de lui du vaillant soldat prêt à se sacrifier pour les autres. Ces dernières actions ne souilleraient en rien son passé. Et quoi qu'il advienne par la suite, la République ne sera pas tâcher de son sang et celui de ses confrères.

Alors que la douleur reprenait avec la jambe qu'il venait de perdre, intérieurement, il riait. Il arrivait toujours des choses très étranges lorsque l'on était à deux pas de la mort, beaucoup de sentiments affluaient et voulaient s'exprimer, certaines émotions enfouies pouvaient tenter de sortir de la bulle hermétique du guerrier. Et tandis que les deux ombres disparaissaient dans un rire lointain, Daris, dans un ultime effort, réussi à se retourner pour se tenir ventre au sol. C'était en cela l'unique chose qui lui aurait donné la motivation nécessaire à sa volonté de survivre, savoir si tous ses hommes étaient bel et bien mort. Dans le cas contraire, et même s'il savait que sa fin était proche, il aurait remué ciel et terre pour sortir ceux qu'il considérait comme des innocents, et victimes de sa bêtise, les faire sortir de ce monde infernal en vie. Lorsqu'il tendit le bras devant lui, du sang gicla de son corps pour s'étaler sur le sol, et bientôt une marre se dessinait autour de sa taille. Il pataugeait littéralement dans son sang, mais aussi dans celui des ses frères d'armes. Il ne put d'ailleurs pas s'empêcher de sentir une nausée lui montait à la gorge lorsqu'il vit la mine blanche, effacée de toutes humeur, et le regard livide de l'ingénieur. Ce n'était pas de sa faute si la mission avait échoué, Daris en prenait l'entière responsabilité.

Il dut s'agripper à un corps pour réussir à s'extirper de sa position inconfortable. Sa jambe traînait. Combien de fois s'était-il blessée à ces mêmes endroits ? Il ne comptait plus depuis le temps. Le front posé contre le marbre glacé, il chercha en tâtonnant pour trouver un dispositif de communication. Au bout de quelques instants de vaines recherches, il attrapa un ComLink et le posa près de lui. Il n'espérait pas pour le sort des groupes qui étaient au sol, en revanche, il pouvait toujours espérer revoir les trois membres à bord du vaisseau. Il pressa quelques boutons pour trouver la bonne fréquence, mais cela mit trop de temps à cause de son inefficacité. Son corps tremblait entièrement comme une plume sur laquelle on soufflerait, et lorsqu'il tenta de parler la première fois, aucun son ne sortit de sa bouche. Il avait comme un boule dans la gorge, une boule qui lui obstruait aussi le cœur, c'était comme un poids imposant sur sa conscience. Puis sans attendre, ce fut l'équipage qui fit le premier pas.

« Ici Egan ! Est-ce quelqu'un me reçoit ? Je repète ! Ici Egan ! Est-ce quelqu'un me reçoit ? »
« Re...Re..Repliez...vous... »
« Major ?! Est-ce que ça va ? Pplus personne ne répond, qu'est-ce qui c'est passé ? Pourquoi y a tout un tas de vaisseaux qui décolle de la planète ?! »
« Je..Je vous ai...Dit...De partir ! »
« On vous abandonnera pas ! On vient vous récupérez et on repartira ensemble ! »
« Non ! C'est...tro...tro...trop tard...Pour moi. »
« On vient vous cherchez ! Ne bougez pas ! Tenez le coup ! Dans une seconde nous serons là, et nous sortirons in... »
« Merde ! On est rep... » fit une deuxième voix en arrière fond.

Que des grésillements. Ils avaient eux aussi perdu la vie, parce que eux aussi avaient décidé de ne suivre que leur instinct de solidarité. Des restes de la 113ème Division. Et pourtant, Daris se sentait fort mal. Il avait l’impression, et ce n'était pas qu'une impression, il n'avait rien apporté de plus à la République en prenant la liberté de briser ses chaînes avec l'administration. Ce n'était là pas qu'une affaire de chance après tout. Il poussa sur son avant bras pour se retrouver cette fois-ci sur le dos. Il put contempler l'ensemble des voûtes du plafond. Des larmes se mirent alors à parler sur ses joues. Des larmes de joies. S'il mourrait, ce serait avec ses hommes. Son corps gisant parmi les dépouilles de sa seconde famille, ils pouvaient s'endormir sereinement au côté de ses frères. Un ordre nouveau allait s’abattre sur la galaxie, mais il ne serait question que de choix...