Major Gravin Skogen
Matricule : 21041691
Vaisseau diplomatique consulaire "Voix d'Arkania", en descente vers Coruscant.
" Les diplomates ont la belle vie ! " avait commenté le pilote en les accueillant à bord. Le Voix d'Arkania, un vaisseau rapide, profilé et confortable, tranché net avec les autres vaisseaux de guerre du Consulat sur lesquels Gravin avait servit. Plus spartiates et axés sur le fonctionnel et la robustesse que sur le confort. Il avait passé peu de temps au palais d'Adascopolis, mais assez pour savoir que certains se passaient volontiers de luxe. Et que les prérogatives de diplomates impliquaient d'être constamment à l’affût de coups tordus et de sous-entendu. Si les politiciens mettaient souvent de nombreuses années à atteindre un poste important, les sièges éjectables sur lesquels ils semblaient tous assis avaient visiblement vite fait de se soulager de leurs poids. Le Consul Skyuur en est l'exemple le plus parlant. Skogen jeta un rapide coup d'oeil vers celui qu'il devait officiellement escorter. Un homme maigre, ridé, aux cheveux gris coupés court et aussi aimable et humble qu'un seigneur sith. L'homme se nommé Cirth Dovonna était déjà présent dans l'administration du Consulat au stade où ce dernier n'existait encore que dans la théorie. Malgré son ancienneté, Gravin doutait que le vieil homme soit au courant de l'objectif réel de ses bienveillants gardiens. Bien peu était au courant de la nature des missions confiées à la Garde Consulaire. Tous, Gravin compris, s'étaient amusés que la Garde soit mentionnée dans le Coruscanti News, et l'aura de mystère qui les entourait n'été pas pour leurs déplaire. L'obscur fait peur, dans une grande majorité de culture.
Dovonna passa entre ses gardes à la tenue noire et uniformisée propre à la Garde Consulaire. Leurs armures les recouvraient intégralement, si bien qu'il eut été impossible, même en les observant de très près, de savoir si ce fut un arkanien ou un humain sous l'uniforme. Silencieux, le "Voix d'Arkania" acheva sa descente et sembla se poser. Du moins, Skogen en eut la sensation. Il positionna sa baïonnette sur le canon de son fusil déchargé, comme le veut le protocole.
C'était la deuxième fois, que Skogen fixait sa baïonnette au bout de son arme pour une cérémonie. La première eut lieu lors de la cérémonie d'intronisation sur Carida, ou il était encore un tout jeune cadet sortit de l’académie militaire. Toutes les autres occasions où il se servit de sa baïonnette eurent lieu dans des circonstances autrement plus chargés d'adrénaline. Formant deux colonnes de par et d'autre du diplomate, les gardes descendirent la coupé à la suite de leur protégé. Une fois arrivés sur la plate forme, les deux colonnes se déployèrent de manière à former une haie d'Honneur entre Dovonna et le représentant envoyait l’accueillir. Le comité d’accueil, formé d'un seul et unique homme, de quoi refroidir l'arrogance de Dovonna, se présenta à lui. Plus grand que la moyenne, âgé d'environ trente ans et à la coupe de cheveux négligée. Il le salua d'un signe de tête.
- Bienvenue sur Coruscant, ambassadeur ! dit il poliment en jetant un coup d'oeil intrigué aux gardes.
- Merci bien, répondit Dovonna avec un sourire on ne peut plus suave.
Le maigre cortège s'éloigna du vaisseau, où les techniciens s'affairaient déjà, pour rentrer dans l'unique bâtiment, auquel était relier la plateforme d’atterrissage. Les deux diplomates échangèrent les politesses dans lesquelles les politiciens adorent se complaire, les gardes en noir sur leurs talons. Gravin n'eut guère longtemps à attendre avant que l'ambassadeur Dovonna ne daigne se tournait vers eux pour les congédier, avant de repartir avec son guide dans les couloirs de l'ambassade du Consulat. Gravin s'attarda sur la touffe de cheveux du jeune guide, revoyant en souvenir son sergent instructeur s'extasier en manœuvrant personnellement la tondeuse sur quelques têtes. "Là ! vous avez vraiment de la gueule !" avait il clamait, poings sur les hanches et un sourire satisfait sur le visage, en contemplant les têtes dégarnies de ses recrues. Avec un sourire amusé sous son casque, Gravin et ses hommes laissèrent les politiciens.
Maintenant, ils allaient pouvoir s'atteler au vrai boulot.