Bien que je refusais de l’admettre, je commençais soudainement à douter de ma motivation véritable à quitter l’ordre Jedi. Je ne voulais en réalité pas quitter l’ordre mais j’aurais aimé que mon Maître soit plus enclin à voir que j’étais prête à devenir une Chevalier Jedi. Il ne m’avait formée jusqu’à ce jour qu’à des techniques défensives, en six années le Soresu n’avait plus de secrets pour moi, un sabre-laser simple à la main, j’étais parfaitement à même de tenir tête à mon Maître dans une défense impénétrable. J’étais douée pour cette forme, c’était d’ailleurs la seule forme qui me réussissait en réalité avec un sabre-laser simple, mais elle me réussissait largement car je ne redoutais pas grand danger quand c’était le cas. C’était le probable que j’avais eu avec mon Maître, je voulais plus que me défendre, je voulais plus que rester à l’Académie, soigner les bobos des jeunes élèves et les blessés qui revenaient du front, je voulais partir à la guerre. Je voulais me battre, affronter un sith, affronter des ennemis, mettre mes talents à profit, devenir une Jedi accomplie. Je ne dis pas que je ne l’étais pas au près de mon Maître, mon respect pour lui est profond et intense, il m’a permis de devenir une Jedi douée, une guérisseuse talentueuse, il m’a beaucoup appris, j’ai beaucoup évolué à ses côtés en méditant énormément. Le problème était sans doute mon âge, c’était de voir les padawan de ma génération passer les épreuves les uns après les autres et de rester là, padawan qui ne quitte jamais la planète, qui ne vit pas d’aventures palpitantes, qui ne peut pas raconter comment elle a vaincu un adversaire plus fort qu’elle ou arrêter des trafiquants d’épice. Peut-être que j’en voulais trop, que j’oubliais ma place ou que sais-je, mais j’avais vraiment envie d’être plus aventurière, vivre des choses, et comme malheureusement mon Maître et moi avons été totalement incapables de nous entendre, j’avais choisis un extrême. Partir, quitter l’Académie sans avoir terminée ma formation mais consciente que j’aurais été capable de briller aux épreuves. Je n’étais donc pas forcément à proprement parler digne de me dire Chevalier Jedi, je l’étais dans l’âme, dans le coeur, mais pas dans le grade officiel. Il était trop tard de toute façon, au près de mon Maître, le mal était fait, même si il m’accueillerait à bras ouverts, je ne voulais pas revenir sur ma décision, je l’avais prise en connaissance de cause, j’assume mes responsabilités.

J’étais à présent sur la planète glacée de Ilum pour trouver des cristaux de sabre-laser. Ca serait la première étape vers la personnalisation complète de mon sabre-laser. J’en avais deux, l’un que mon Maître m’avait donné au début de ma formation, un sabre-laser simple mais désormais inopérant puisque j’en avais retiré les composants principaux telle que la lentille et le cristal de douleur pour les mettre dans mon double sabre-laser. Celui-là m’était à peine personnel en réalité, le manche avait appartenu à un Jedi voulant s’en débarrasser, les composants étaient ceux du sabre donné par mon Maître, seul le cristal Jenruax qui augmentait la dextérité de la lame était personnel puisque je l’avais gagné au cours d’une partie de sabbac. Alors je voulais trouver des cristaux de couleur, je ne savais pas encore de quelle couleur, mon choix n’était pas arrêté en réalité, un pour le sabre simple avec lequel je pourrai pratiquer un Soresu imprenable et un autre pour mon double sabre-laser avec lequel je pratiquais un Zez’kai aux allures de Djem So. Ensuite viendraient les étapes suivantes, trouver les composants internes par moi-même, puis un manche que je personnaliserai, ensuite une fois que tout ça sera fait, je considèrerai avoir mes propres sabres-laser à moi et c’est là que je commencerai à explorer la galaxie en quête d’action.

Le climat de la planète est fort peu accueillant, glace à tous les étages, neige, température bien en dessous de zéro, rien qui effraie l’arkanienne que je suis, j’ai vécu six ans en Arkania dans un orphelinat pauvre où j’étais souvent peu vêtue ou de loin pas assez pour le climat local et le fait que l’orphelinat manquait cruellement de moyens pour du chauffage. Un pantalon, un corset, une bure blanc cassée et bien entendu un bon gros manteau. Dans la poche du manteau se trouvait ma petite boule de poils de compagnie, une créature adorable si tant est qu’on ne cherchait pas à venir me séduire puisque ces boules de poil de voorpak sont adorables mais aussi très jalouses et possessives. Elles deviennent étrangement très agressives quand on approche de trop près l’humain qu’elles accompagnent. Quoi qu’il en soit, je n’étais pas là pour me faire séduire, je cherchais des cristaux et après avoir loué un speeder pour explorer la planète, je n’étais pas fière d’ailleurs d’avoir gagné l’argent à un jeu de hasard que j’avais gagné en usant de la Force. La fin justifie les moyens non ? C’est sans doute ça qui a mené au premier Sith, je devrai me méfier.

J’avais finalement trouvé une grotte, particulièrement sombre et rapidement plongée dans le noir, au moins pas menaçante, je ne sentais pas de présence vivante à l’intérieur. Allumant mon sabre-laser d’un seul côté, celui-ci éclaira mon chemin de sa couleur verte. J’avançais en observant autour de moi, en prenant garde de ne pas glisser sur le sol gelé car les parois étaient faites de pics de glaces semblant vouloir trancher la peau des passants égarés. Je marchais pendant presque une heure, notant bien mon chemin sur un datapad à chaque croisement pour pouvoir ressortir avant de finalement tomber sur une formation cristalline. Bien que mes doigts étaient gantés, il n’était pas évident de manipuler le matériel de découpe, ça me prie un bon moment avant de réussir à extraire un cristal aux reflets jaunes. Une jolie couleur le jaune non ? Je décide de le garder dans ma poche et continuer mes investigations. Je tombe sur une autre formation une demi-heure plus tard, cette fois le cristal semble plus sombre, rouge, je frisonne, un cristal de Sith, la Force voulait-elle me faire passer un message ? Celui-là ne sera pas utilisé, je le vendrai. Mais curieuse et décidée à me reposer un peu, je prends le cristal jaune et mon sabre simple, dans des gestes rendus maladroit par le froid mais motivés par ma curiosité, je mets le cristal en place, ce n’est pas parfait, mais ça tiendra. J’éteins et range mon double sabre, allumant l’autre qui éclaire la grotte de sa couleur jaune. J’entends alors des pas et face à moi bientôt, une Twi’Lek. Air sombre, yeux rouges, sabre-laser à la ceinture, regard menaçant. Une Sith ! Je le sens dans la Force. Mon sabre immédiatement se tend vers elle, j’adopte une pose défensive, prête à me défendre, à la décourager de m’attaquer en tenant une défense sans faille. Mon coeur s’accélère, je laisse la Force s’emparer de moi, je suis prête. Enfin je crois.

« Vous ne me faites pas peur, Sith ! »

J’ignore si je le disais parce que c’était vrai ou pour me donner du courage. Peut-être aurait-il été mieux également que j’ai pensé à couper cette petite tresse qui descendait sur ma nuque, cette petite tresse qu’arboraient les padawan jusqu’à devenir Chevalier Jedi. Mais j’étais prête, douée au Soresu, je ne craignais pas cette femme.

Qu'étais-je venue faire ici ? J'étais une idiote, jamais je n'aurai dû quitter l'Académie avant d'avoir terminée ma formation, jamais je n'aurai dû être aussi impatiente et empressée, mon Maître avait sans doute eu raison en jugeant que je n'étais pas prête. Le mal était fait toutefois, j'avais quitté la planète pour aller sur Ilum, cette planète où je me trouvais désormais, en quête de cristaux de sabre-laser qui me permettrait un peu de m'approprier ces armes uniques que sont les sabre-laser. Ilum me rappelait beaucoup mon enfance, une planète désertique et glacée, le froid réveillait des souvenirs pas tous agréables, il me rappelait mon Maître et son padawan, eux deux qui m'avaient trouvée et emmenée loin de l'orphelinat où je grandissais avec peine et douleur. Ils m'avaient emmenée pour me donner la possibilité de devenir Jedi, de fuir cette vie miséreuse qui m'attendait et m'offrir une belle vie avec l'espoir de faire quelque chose d'important. J'avais un peu le sentiment d'avoir trahis la confiance qui m'avait été accordée en prenant le luxe de fuir l'Académie, je n'abandonnais pas pour autant les enseignements Jedi, son code et ses préceptes, mais je tournais le dos à mon Maître. Cela n'avait rien de facile, je m'en voulais pour ce geste, peut-être que finalement je n'étais vraiment pas prête qu'il était mieux pour moi de trouver ces cristaux et retourner à l'Académie, lui demander pardon pour mon impatience et mon comportement. Nous en reprendrions finalement où nous en étions et tout irait sans doute pour le mieux au final. A moins que le tort n'ait été trop important, pourtant n'était-il pas un comportement Jedi de pardonner, d'apprendre ses erreurs et d'évoluer ? Je ne sais plus trop, je crois que je m'étais emportée, que j'avais agis avec emportement et beaucoup trop d'entrain, trop irréfléchie dans ma décision de partir, un erreur que je ne devrai plus commettre à l'avenir, une erreur que je ne commettrai plus jamais. Quelle que soit ma décision de retourner ou non à l'Académie, je ne ferai plus l'erreur de me précipiter, je pèserai mieux le pour et le contre de mes décisions. Si il m'en restait beaucoup à prendre car un sentiment étrange grandissait en moi alors que je sentais quelque chose dans la Force. Je n'étais plus vraiment à mon aise dans cette grotte glaciale et silencieuse, quelque chose approchait, quelqu'un, puissant dans la Force mais dotée d'une aura qui n'avait rien de rassurante, moi qui voulais du danger, j'étais en passe d'en avoir plus que j'en avais voulu jusqu'à ce jour puisque j'allais rencontrer une Sith pour la première fois.

J'avais souvent pensé à cette première rencontre, à force de ne vivre des aventures qu'à travers le récit d'autres padawan et Jedi, j'avais finis par imaginer beaucoup de choses. Grand, méchant, avec des yeux rouges perçant l'obscurité, des griffes tranchantes et un sourire aux dents acérés, en somme un véritable monstre. Ca avait souvent été des rêves dans mes moments de méditation, j'imaginais ces aventures, explorant un quelconque temple Sith abandonné depuis des générations, je tombais sur un Sith en quête de puissance qui cherchait lui aussi des holocrons contenant des connaissances enfouies et qu'on pensait perdues. Lui voulant s'en servir pour faire le mal, mettre le monde à genoux, dominer ses ennemis, moi pour l'apporter aux Jedi qui profiteraient de ces enseignements pour baigner l'univers dans une douce et harmonieuse paix qu'ils maintiendraient avec acharnement. Le combat était épique et au final, je triomphais dans la modestie, ramenant la Sith à la lumière et au côté le plus vertueux de la Force. J'étais dans cette aventure que je m'imaginais une héroïne au coeur pur, sûre d'elle et puissante dans la Force. Je doutais d'avoir le coeur pur de cette aventurière que j'avais imaginé, je n'étais pas aussi sûre de moi que je pouvais l'être quand j'étais le personnage de l'histoire que je racontais, quand à ma puissance dans la Force, elle demeurait relative. Sans doute étais-je puissante mais pour soigner, pour me défendre, me protéger, pas pour attaquer et dominer, par pour triompher par le combat. J'avais été formée telle une guérisseuse, je pouvais soigner les maux, apaiser les douleurs, soulager les esprits torturés et calmer les âmes en peur mais je n'étais pas capable de faire souffrir par la Force. J'avais été formée pour me défendre et survivre, apte à tenir des heures dans la forme III à ne faire que parer, me défendre et attendre la seconde idéale pour désarmer l'adversaire dans le moins de mal possible. Je connaissais les façons de résister aux poisons divers et variés, de soigner beaucoup d'espèces différentes, mais j'étais incapable d'attaquer vraiment, de prendre l'offensive et quand je le faisais c’était au Zez'Kai, une forme dans laquelle j'étais assez douée mais je manquais de pratique, un manque cruel qui me ferait défaut dans un véritable affrontement comme celui qui semblait se profiler de plus en plus alors que la présence obscure s'intensifiait de seconde en seconde.

Elle arriva finalement jusqu'à moi. Peu rassurante, l'air sombre et un sourire dominateur sur les lèvres. Pourtant elle n'était pas le monstre que j'avais imaginé, elle avait même un certain charme bien que je n'étais pas experte en beauté Twi'lek. Ce qui est sûr c'est que ce n'était pas le monstre hideux et avide de puissance que j'avais inventé, c'était un être parfaitement ordinaire ou presque. Dire que j'allais me battre avec un sabre-laser dans lequel je venais de mettre un cristal sans avoir eu le temps de le polir ou même le nettoyer, mieux valait cela cependant car dans la forme III, avec le Soresu, j'avais une chance de tenir tandis qu'au Zez'kai, je doutais tenir plus de quelques minutes. Que je regrettais que mon Maître n'est pas été adepte du Djem So ou de l'Ataro car finalement désormais j'étais dos au mur, au sens figuré cela va de soi. Je n'avais que les moyens de me défendre mais aucun renfort à venir pour faire fuir la Sith dans un combat perdu d'avance. Je l'observe et je l’imite quand elle abandonne sa cape puisque j'abandonne mon manteau, restant en pantalon, corset et un haut à manches longues. Il fait extrêmement froid mais j'ai dans l'idée que le combat va me réchauffer car la Sith ne semble pas prête à me faire de cadeau. Nous sommes ennemies après tout, elle n'a aucune raison d'être douce ou prévenante envers moi, juste de bonnes raisons de m'attaquer et chercher à me tuer ! Finalement je n'aurai pas dû quitter l'Académie, mon Maître avait raison, je n'étais pas prête. Pourtant c'est en forgeant qu'on devient forgeron, j'avais l'occasion de me frotter à une vraie Sith, un vrai combat sans doute pour ma vie, c'était effrayant et fascinant, terrifiant et pourtant excitant. Je l'observe, j'observe son arme pour me rendre compte qu'elle va m'opposer le zez'kai, la longueur de son sabre-laser n'y trompe pas. Voilà qui allait promettre, je lisais dans ses yeux tout le feu brulant de l'ardeur du combat qui s'opposerait à mon sang-froid et ma maitrise de moi-même pour lui résister aussi longtemps qu'elle m'attaquera. Finalement ce n'était plus l'heure d'hésiter, maintenant courage ou dégage. Je sers ma prise sur mon arme, je suis capable de le faire, j'ai confiance dans ce que j'ai appris, j'ai confiance dans la Force.

Elle attaque, elle est féroce et furieuse, implacable et sans pitié, chacun de ses coups le prouve, elle veut faire mal, elle veut tuer. Concentrée et parfaitement présente dans le combat, laissant la Force couler en moi et guider mes mouvements autant que mon savoir, je pare, j'esquive, me dérobe à un énième coup mortel. Je suis rapide et agile, ma petite taille m'aurait largement permise de devenir une véritable atrocité à affronter si j'avais appris l'Ataro. A la place je reste sur mes appuis, ne m'esquivant qu'en dernier recours mais sans compromettre ma position ou ma stabilité. Je recule sous ses assauts de plus en plus furieux, je sens l'agacement que je suscite chez elle, je n'ai pas encore essayé de frapper, de profiter qu'elle ouvre sa garde un peu trop dans sa colère et son emportement évident. Sans doute est-elle agacée que ce qui semble une bête padawan lui résiste autant, peut-être le serait-elle moins si elle savait que je devrai être Chevalier Jedi, ou du moins en passe d'affronter les épreuves pour le devenir. Finalement une accalmie dans ses assauts irraisonnés, mon style semble faire son effet sur elle, piquer sa colère qui croit alors qu'elle s'emporte avec plus de rage et de hargne dans ses attaques. Je ne réponds pas, préférant rester concentrée sur l'action qui se déroulait, sur ma vie que je préservais avec un brio que je m'ignorais, finalement j'en étais certaine, mon Maître se trompait, j'étais prête, ceci en était la preuve, quand je retournerai à l'Académie, je lui raconterai ça et lui aussi me trouvera finalement prête. Une seule chose m'inquiète, mon sabre-laser que je sens parfois trembler comme si la lame allait se dérober. On ne combat normalement pas avec un sabre-laser dont un composant peut être douteux, mais la Sith ne m'avait pas laissée le luxe de choisir mon arme avant d'attaquer et le Soresu était ce qu'il y avait de plus apte à me maintenir vivante. Elle attaque encore, nos lames se rencontrent et dans un jet jaunâtre, ma lame s'éteint, refusant de se rallumer malgré mes tentatives répétées. Je recule in extremis pour éviter une attaque, un bruit puis une odeur de brulé me fait savoir qu'elle vient de m'offrir une petite coupe de cheveux, je glisse et tombe sur le sol alors que déjà son sabre va s'abattre sur moi. Dans un réflexe j'utilise la Force pour repousser la Sith, hélas ma faible maitrise de cette capacité ne m'offre qu'un répit relatif, elle recule en titubant, glissant sur le sol glacé, ça ne m'offre que quelques secondes pour attraper mon autre sabre. J'allume un côté pour parer sa lame, profitant de ce qui semble être de la surprise chez elle, j'allume l'autre côté et relève vivement mon arme dans ce qui est finalement ma première attaque qui la force à reculer pour éviter mon sabre.

Désormais condamnée à attaquer, car mon Zez'kai n'a jamais eu vocation à appliquer des gestes de Soresu, je décide de prendre un peu l'offensive, profitant sans doute d'avoir destabilisée la Sith avec ce changement plutôt réussis de style. Mes attaques sont moins brillantes que ma défense, malgré trois années d'entrainement je n'ai jamais su me décider entre l'Ataro et le Djem So pour orienter ce style si particulier. Il y a un peu des deux mais le mélange n'est guère brillant malheureusement, trop prévisible, trop aisément paré par la Sith. Je me défends bien lorsqu'elle revient à la charge mais je sais que le combat est désormais inégal, je ne perdais pas la foi, la Force peut-être m'aiderait à vaincre mais je ne pouvais pas en avoir l'assurance. Nous n'étions pas de niveau égal dans la maitrise du double sabre-laser, mes réflexes défensifs me préservaient mais jamais une de mes attaques ne la toucherait, je ne pouvais gagner ce combat, mais alors au moins m'en sortir vivant. Le combat ne durera pas des heures encore et je le savais, mais je ne me rendrai pas sans me défendre jusqu'à être épuisée.

Trahie par la technique ! C’est ça de se battre avec un sabre-laser que l’on a pas prit le temps de correctement préparer en fait. Mon Maître m’avait clairement expliqué l’importance de correctement préparer son sabre-laser, de s’assurer que toutes les pièces qui s’y trouvent soient fiables et parfaitement en place, parfaitement capables d’être utilisées et de fonctionner en temps et en heure. Hélas pour moi, le cristal que je venais de trouver était encore impur, non taillé, il avait fonctionné un temps, le temps qu’il finisse par se dérober à cet endroit où il devait se trouver et me voilà subitement sans défense face à une Sith clairement décidée à me tuer. Quel comportement adopter ? La peur s’insinue lentement en moi et puis un sentiment beaucoup plus puissant, l’instinct de survie, l’envie de vivre, la Force aidant, je tâche de rester en vie. J’évite une attaque puis je repousse la Sith bien moins violemment que ce que j’aurai voulu, offensivement je suis aussi dangereuse qu’un chaton. Il n’y a qu’en défense que je suis vraiment redoutable, hélas mon Zez’kai encore très indécis sur le fait de s’armer de la forme IV ou V ne sait pas être défensif. Je suis contrainte d’attaquer et je sais que je ne tiendrai pas longtemps face à la Sith bien plus expérimentée que moi dans cette forme. Je ne suis pas sûre de tenir encore longtemps mais je ferai tout ce que je peux pour tenter de survivre le plus longtemps possible. Je ne pourrai pas gagner ce combat, je le savais dès le début, ma forme III ne s’y prêtait pas, mais désormais contrainte au double sabre-laser, je n’avais plus l’ombre d’une chance. J’allais pourtant rendre la vie difficile à la Sith, pas question de lui donner une victoire trop facile !

Mes attaques ne l’inquiètent malheureusement pas des masses. Elle semble plus s’amuser à parer et éviter mes attaques que me prendre au sérieux. Je savais que j’aurai dû m’entrainer plus en dépit de la volonté de mon Maître à ne me voir maîtriser que la forme III mais à devenir virtuellement invincible à travers cette forme. Je n’étais de toute évidence pas faite pour le combat, du moins pas comme je suis en train de le faire en ce moment et je réalise que ça semble amuser énormément la Sith qui désormais passe à l’attaque. Je me défends bien, mes réflexes de la forme III donne à mon Zez’kai des allures défensives acceptables, mais le combat ne dure que quelques minutes pendant lesquelles la twi’lek prend lentement mais inexorablement le dessus sur moi. Je fais ce que je peux mais fatalement elle prend l’ascendant définitif quand elle coupe mon sabre-laser en deux, désormais sans sabre, ça risquait de devenir plus compliqué. Avant que je n’ai le temps de réagir, un violent coup de pied me projette plus loin au sol où je retombe lourdement sur le sol glacé. J’ai mal, je suis peu habituée à ce genre de souffrance, mon Maître m’a appris à canaliser la douleur de la torture et les poisons mais le souffle coupé, allongée sur le sol glacé, j’ai mal. Faible consolation j’entends ce son habituel d’un sabre-laser qui s’éteint, mais était-ce forcément rassurant ou prévoyait-elle de me tuer autrement qu’avec son sabre ?

Son pied se pose sur mon visage alors que j’allais me relever, contrainte de rester ainsi allongée sur le sol, la tête contre la glace dont la brulure est atroce. Comment avais-je pu être assez stupide pour quitter l’académie ? Mon Maître avait raison, je n’étais clairement pas prête à ce genre de choses, mais n’était-ce pas aussi sa faute ? Dans un contexte de pseudo-guerre froide contre les Sith, n’aurait-il pas été plus malin de m’apprendre à véritablement me battre que simplement de m’apprendre à rester en vie ? Au sol, ce pied maintenant mon visage contre le sol, j’ai honte et soudainement je commence aussi à avoir peur. Elle enlève son pied et me fait crier de douleur quand elle attrape mes cheveux, me redressant ainsi sur mes genoux, mon bras gauche tenu violemment dans mon dos, mon épaule prête à sortir et se déboiter. La douleur se montre sur mon visage, je mets en pratique les enseignements de mon Maître pour la maitriser au maximum et en faire voir le moins possible. Elle est douce dans sa façon de parler, je frisonne d’effroi en l’entendant, pas question de lui donner ce qu’elle veut ! Rassemblant tout ce que je peux encore rassembler d’assurance et de courage malgré ma voix se teintant d’un soupçon de peur :

« Je n’ai pas peur. Je sais que si vous me tuez la Force me tendra les bras pour que je ne fasse qu’un avec elle ! Alors allez-y, tuez-moi ! »

J’avais peur bien sûr, je n’avais aucunement l’envie de mourir mais dans un sursaut de bravoure et de bravade j’avais dis cela. Et toujours dans ce même sursaut de défi pour montrer que je n’avais pas peur, je bouge brutalement, sa prise sur mon bras déboite mon épaule, cri de douleur inévitable, j’envoie ma tête en arrière et j’atteins la sienne. Je me retourne vers elle, désormais libre, consciente que je ne pouvais pas m’enfuir et que je n’avais plus d’arme. Dans un geste un peu fou et sans doute désespéré je tends ma main droite vers elle, guidée par la peur de mourir je fais quelque chose dont je ne me serai jamais cru capable. Un éclair s’échappe de ma main motivé par la peur mais avant qu’il n’atteigne la Sith, je retire ma main. Terrorisée par ce que je venais de faire, je tombe sur mes fesses, mon bras gauche est douloureux mais pas autant que la douleur que je sens en moi, avoir utilisé ma peur pour créer un éclair, le Côté Obscur, je tremblais de peur, incapable de bouger, effrayée par moi-même plus encore que par la Sith.